Phénomène Bébé Noir : l’effet de mode a créé un monstre

Article : Phénomène Bébé Noir : l’effet de mode a créé un monstre
Crédit: Wikimedia commons
31 juillet 2022

Phénomène Bébé Noir : l’effet de mode a créé un monstre

Dans ce billet de blog, je vous fais état d’une série de tendances sociaux-culturels survenue au fil de temps et ayant engendré le phénomène des Bébés Noirs au Congo Brazzaville. Le but étant de montrer comment l’influence de la culture occidentale sur nos jeunes, la pauvreté, le complexe et la convoitise, et la musique des ghettos ont fini par générer une jeunesse voyoucrate capable de reprendre la terreur dans nos grandes villes- Brazzaville et Pointe-Noire.

Les Bébés Noirs tirent leur genèse d’un long processus de tendance qui a commencé depuis les années 2005. Si vous êtes un peu observateur, vous remarquerez que depuis plus de 15 ans déjà, notre comportement( les jeunes) a été dicté par l’effet de mode, et c’est ce qui à créé le monstre qui tue nos pères, nos mères et nos enfants.

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Je vais ici vous partager mon analyse sur l’apparition du phénomène bébé noir, tout en espérant que la connaissance des causes, nous permettra de mieux combattre ce phénomène.

Dans les années 2005, nous avons connu ce qu’on appelait à l’époque des »Nickeurs » (précurseur de la tendances des « charismatiques »), des gosses de riches qui dilapidaient d’énormes sommes d’argent pour prouver aux autres qu’ils étaient plus riches, un comportement exporté tout droit de côte d’Ivoire, notamment avec Doug Sagga et son fameux boucan.

En 2006, la même tendance se poursuit, cette fois-ci amplifiée par le phénomène Fally Ipupa(taille basse et autres) et des personnages tels que shappy le français diffusait en boucle des clips de rap américain, aux tendances bling bling et lascars. En ce temps, les jeunes, nantis, se revendiquaient une culture à l’Américaine (gros t-shirt, pantalon large, etc).

2007-2010 la culture américaine s’imprégner peu à peu dans l’esprit des Jeune congolais. On assiste à une véritable effervescence de la culture hip-hop : les compétitions de break dance sont organisées partout (Chaminade et autres). C’est ainsi que les jeunes des bas quartiers et de parents pauvres, venant assister et participer à ces compétitions, vont eux aussi comme à envier les gosses de riches, promoteurs de ces événements.

En 2011, le mouvement se démocratise. Les jeunes pauvres qui se frottent aux riches lors de ces compétitions veulent à tout prix les ressembler. Le boucan n’est plus qu’une affaire de riches, les pauvres aussi s’y prêtent. C’est dans ce complexe, qu’ils renient père et mère, volent argent et biens matériels de leurs parents dans le seul but de paraître riche et aisé. L’avènement du jeans slim et de « la swagg attitude » marque une époque où tout le monde se confond (le riche aux pauvres), mais les chefs de file restent les mêmes. On citera entre autres des garçons comme Geremi okemba, Théo ikiemo, etc.

En 2014-2017, on parlera de « charismatique » pour désigner ces jeunes garçons qui aspirent à une vie de riche. L’émergence des boîtes de nuit, des espaces de loisir, foires et des kermesses, constitueront un environnement favorable à la vie de nuit, d’alcoolisme et de boucan au détriment de l’école. On assiste à une dilapidation des sommes astronomiques incitée par des DJ( DJ migo one, Nono ou Mochristo) L’école qui était autrefois un lieu d’apprentissage est devenu un lieu de règlement de compte, de conflit d’impressionnisme et de drague. Les enfants volent de plus en plus leurs parents, et ce sont les pauvres qui empathisent le plus. Ne supportant plus cela, ils vont recourir à la punition pour tenter de corriger leurs enfants.

De plus en plus, de jeunes « charismatiques » sont arrêtés et corrigés par la police sous l’instructions des parents. Certains, sont mis à la porte, d’autres par contre les parents se désengage deux. C’est ce que j’appelle la déportation massive vers le banditisme accentué par le phénomène « boom à l’étranger. » Le boom à l’étranger qui était domestique sort pour aller vers l’extérieur c’est-à-dire les voisins et la société.

Ce processus est accéléré par les raisons cités ci-dessus et surtout par la case prison qui a permis à ces jeunes de fréquenter les vrais bandits qui les ont sans doute influencés. Il faut également noter que les détournements à outrance des politiques et la démocratisation de la pratique dans toutes l’administration, ceci en tout impunité, à encourager ces jeunes à faire autant. Donc, délaissés par leurs parents, ces jeunes vont massivement tomber dans le banditisme. La suite nous la connaissons

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